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La Suisse est-elle trop libérale en matière de tabac?

Dans la cadre du second "face à face", lié à notre nouvelle formule de la page Forum de votre journal, nous avons demandé à Denis de la Reussille et Philippe Bauer de donner la politique suisse en matière de tabac. Réagissez également à ce débat en publiant votre commentaire sous l'article.

13 déc. 2016, 17:57
/ Màj. le 14 déc. 2016 à 06:30
Eine Nationalraetin raucht eine Zigarette waehrend der Debatte zum Bundesgesetz ueber Tabakprodukte an der Wintersession der Eidgenoessischen Raete, am Donnerstag, 8. Dezember 2016, in Bern. (KEYSTONE/Peter Schneider)

 

Jean-Paul Mathey-de-l'Endroit

Denis de la Reussille (oui)

Conseiller national popiste.

Le dossier a été renvoyé au Conseil fédéral par une majorité du Conseil national parce qu’elle trouvait le projet de loi sur les produits du tabac trop ambitieux, notamment sur la publicité. Je ne voulais pas voter le renvoi au Conseil fédéral. La santé publique est un élément important. Nous aurions pu amener quelques contraintes avec cette nouvelle législation.

Je ne suis pas pour l’interdiction des cigarettes. Les gens qui fument font leur choix. Par contre, quand on voit comment les jeunes gens peuvent être influencés pour commencer à fumer et la présence massive de la publicité des fabricants de tabac dans les festivals de musique, c’est autre chose. Et c’est pour avoir des retombées économiques.

Le Conseil national est trop libéral en n’ayant pas voté ce projet (réd: l’interdiction de la publicité pour le tabac) dans ce dossier. La proposition du Conseil fédéral était pourtant peu contraignante et en deçà des législations des autres pays européens.

Les fabricants de tabac ont beaucoup œuvré pour que ça soit renvoyé. Certains directeurs cantonaux des finances aussi. Pour notre canton, c’est certes un secteur extrêmement important en termes de recettes, mais les contraintes auraient été acceptables quand on connaît les retombées du tabagisme sur les populations. Il y a les rentrées fiscales, oui, mais il y a les coûts de la santé aussi. Pour moi, le choix est fait. C’est la santé. Comme élu fédéral, on ne peut pas être prisonnier de son canton.

En plus, le projet de loi du Conseil fédéral n’interdisait pas l’activité industrielle des sociétés productrices de tabac en Suisse.


Jean-Paul Mathey-de-l'Endroit

Philippe Bauer (non)

Conseiller national libéral-radical.

Je pense que nous ne sommes jamais trop libéraux en matière économique.

Dans ce dossier, la majorité de droite n’a pas dit: "Nous ne voulons pas de loi." Elle a dit: "Nous voulons une loi plus ciblée sur les mineurs et sur la publicité visant le mineur." Il faut éviter les allers-retours entre les deux chambres.

Nous avons dit au Conseil fédéral: "Revenez avec un projet qui cible ce que nous voulons."
Les intérêts du canton font partie de la réflexion. C’est un élément parmi d’autres, comme sur beaucoup d’autres objets. Je suis avant tout un élu fédéral. Sur le sujet, il n’y a pas eu de pression. Surtout que la loi cantonale neuchâteloise est plus restrictive que la législation fédérale en vigueur, notamment en ce qui concerne l’interdiction de la vente aux mineurs.

Ne devrait-on pas privilégier la santé publique? Nous sommes quand même toujours dans des problèmes de choix. Dans la santé publique, il y a le tabac, mais il y a aussi les questions des problèmes de l’alcool, du sucre, de la viande. Ici, nous devons essentiellement empêcher les jeunes de commencer à fumer. Comme quand j’étais à l’école de recrues. Il y avait de la prévention pour éviter que les jeunes démarrent.

Après, nous retombons sur le libéralisme et les libertés individuelles. La dictature du politiquement correct, c’est toujours le même problème. Au contraire, il faut sensibiliser et responsabiliser au lieu d’interdire. C’est l’essence même du libéralisme.

Et les mesures qui ont été prises jusqu’à maintenant dans le canton de Neuchâtel sont de bonnes mesures.

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