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Des médecins de l'Hôpital neuchâtelois s'expriment sans langue de bois

Dans la crise que vit depuis le 12 février l'Hôpital neuchâtelois, nous avons voulu avoir le sentiments de quelques médecins qui se demandent s'ils vont rester à Neuchâtel. Ils parlent de gâchis, d'un climat morose et de déception. Et nous avons aussi demandé son sentiment à un de leurs ancien collègues chaux-de-fonnier qui avait quitté fâché l'HNE il y a quatre ans.

13 juin 2017, 18:37
L'hôpital Pourtalès à Neuchâtel.

La crise que traverse l’Hôpital neuchâtelois (HNE) depuis le oui à l’initiative "Pour deux hôpitaux sûrs, autonomes et complémentaires" (H + H) n’en finit pas. Il y a deux semaines, l’établissement annonçait le prochain départ et le renoncement de plusieurs médecins et assistants.

Nous avons donc voulu en savoir plus sur le climat général au sein de l’hôpital et avons pris contact avec un certain nombre de médecins cadres. Pour ne pas personnaliser le débat, ils ont témoigné anonymement. Nous avons aussi interrogé un médecin chaux-de-fonnier, ancien de l'HNE et aujourd'hui installé à l'hôpital de Bienne. Extraits.

Vous êtes médecin cadre au sein d'HNE. Comment est l’ambiance au sein de l'institution?

Plutôt morose. Le personnel se pose beaucoup de questions. Avec mes collègues médecins cadres, on attend de voir ce qui va se passer pour décider de notre avenir. Le risque est de voir les départs se multiplier. Heureusement, beaucoup sont attachés à la région. Mais cela ne suffira pas indéfiniment.

Vous vous sentez maltraités?

Beaucoup de gens nous prennent pour des nuls, ça nous démoralise. Il y a des bruits qui courent sur la soi-disant mauvaise qualité des soins à HNE, sur les attentes injustifiées... Cela ne correspond pas à la réalité. Il y a un amalgame qui s’est créé entre l’incapacité des autorités politiques à gérer ce dossier et la qualité effective de notre travail. Pourtant, les indicateurs nationaux (ANQ, Swissnoso, etc...) démontrent que l’HNE est parfaitement dans la moyenne suisse.

«Plusieurs médecins devraient revenir»

De Bienne, le professeur Daniel Genné suit avec intérêt ce qui se passe dans le canton de Neuchâtel où il réside toujours. Son nom avait été cité par les partisans de l’initiative "H+H" comme un des médecins qui pourraient revenir à La Chaux-de-Fonds en cas de succès de l’initiative.

"Ce n’est pas à l’ordre du jour en ce qui me concerne", nous a-t-il expliqué. "Mais je pense qu’il y a plusieurs médecins qui seraient effectivement intéressés à revenir à La Chaux-de-Fonds. Il faut désormais une nouvelle direction pour construire ce projet. Elle ne partira pas de rien, il y a encore beaucoup de médecins compétents."

"Une fois une direction spécifique pour le site de La Chaux-de-Fonds nommée, il faudra répartir équitablement les moyens et le financement des deux hôpitaux de Neuchâtel et La Chaux-de-Fonds, mais surtout faire des économies, réduire la voilure."

Les réponses complètes de nos interlocuteurs dans nos éditions imprimés du mercredi 13 juin.

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