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Pâturages: les buissons nuisent-ils à la biodiversité?

La superficie des alpages suisses a diminué de 5% au cours des 25 dernières années. De moins en moins d’animaux sont mis au pâturage sur les alpages escarpés, rocailleux ou difficiles d’accès ou ces pâturages sont simplement abandonnés. Là où le bétail ne pâture plus, les buissons prolifèrent. Ces derniers sont-ils favorables ou au contraire nuisent-ils à la biodiversité?

19 nov. 2020, 14:21
Les pâturages d’alpages escarpés sont de plus en plus laissés à l’abandon. Ils sont petit à petit envahis par les buissons.

«Une nouvelle étude effectuée sur l’Arc alpin suisse par des chercheuses et des chercheurs de l’EPFZ et d’Agroscope a permis de clarifier la question: l’augmentation ou la diminution de la biodiversité dépend avant tout de l’espèce buissonnante qui s’y développe et de sa densité», relève Agroscope, le centre de compétences de la Confédération en recherche agronomique.

En savoir plus: L’étude d’Agroscope et de l’EPFZ (en anglais uniquement)

Comparée à un pâturage ouvert, une forêt buissonnante et dense réduit considérablement la biodiversité, car elle est très uniforme. Au contraire, des buissons épars sur un pâturage peuvent enrichir l’habitat. Ils fournissent un abri et de la nourriture à de nombreuses espèces animales et végétales.

Par exemple, les tétras-lyres et les lagopèdes, qui font partie des espèces menacées, et de nombreux insectes apprécient les milieux constitués de buissons et de pâturages ouverts.

En faisant pâturer le bétail sur des surfaces recouvertes de buissons, on peut lutter contre la prolifération de l’aulne vert.

Les chercheuses et chercheurs n’ont pas constaté l’effet positif lié aux buissons clairsemés chez toutes les espèces buissonnantes: l’aulne vert, par exemple, est un cas particulier. Là où ce buisson se développe, la biodiversité diminue immédiatement.

Grâce à une symbiose avec certaines bactéries, l’aulne vert capture l’azote de l’air et fertilise ainsi le sol. L’effet est le même que dans le cas d’une fertilisation avec des engrais minéraux: la biodiversité diminue parce que quelques espèces de plantes évincent les autres.

Cette connaissance est très importante, car l’aulne vert est de loin le buisson le plus commun dans les Alpes. Or, en faisant pâturer le bétail sur des surfaces recouvertes de buissons, on peut lutter contre la prolifération de l’aulne vert et ainsi favoriser un couvert végétal riche en espèces.
Les consommateurs qui sont prêts à acheter des produits provenant des régions de montagne et d’alpage en dépit de leur prix plus élevé contribuent activement au maintien des pâturages ouverts et donc à la protection de la biodiversité.

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