Marc Münster, directeur de Sanu à Bienne, entreprise de formation et conseil pour un développement durable: «La Suisse produit 80 à 90 millions de tonnes de déchets par an, et le coût annuel total de leur élimination s’élève à plus de 3 milliards de francs. Selon le principe du pollueur-payeur, quiconque produit des déchets doit payer pour les éliminer. Toute entreprise a donc un intérêt à limiter sa production de déchets.
De plus, on connaît l’impact très négatif des déchets sur l’environnement (même avec un taux de recyclage et de revalorisation élevé). D’une part la place de stockage en décharge des résidus est limitée, mais surtout, chaque déchet implique une consommation plus grande encore de matières premières ce qui a de lourdes répercussions sur l’environnement.
Si le tri et le recyclage des déchets sont très importants, l’enjeu central est aujourd’hui de ne pas en produire, que ce soit en ses murs, ou chez ses clients.
La clé pour cela est triple:
1. Maîtriser: il s’agit d’abord d’analyser et comprendre ses flux de matières et de déchets (à l’interne, puis en remontant les filières d’achat et de traitement des déchets), pour limiter au maximum les coûts et l’impact sur l’environnement.
2. Simplifier: plus les produits qu’une entreprise utilise et fabrique sont simples, plus il sera facile de mettre en place des mesures de revalorisation des matières premières. Il faut éviter ici au maximum les matériaux composites impossibles à séparer.
3. Fermer les cycles de matière: une fois les flux identifiés, des approches en termes d’économie circulaire peuvent être mises en place, au sein de l’entreprise elle-même, de la branche ou au niveau du site.»