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Compte client obligatoire chez Decathlon: est-ce vraiment légal?

A Marin, l'enseigne Decathlon, spécialisée dans les articles de sport, oblige les consommateurs à ouvrir un compte client pour acheter en magasin. "Est-ce vraiment légal?": Robin Eymann de la Fédération romande des consommateurs, répond à la question posée par Pascal Zuber sur notre page Facebook.

25 janv. 2018, 14:00
Le magasin Decathlon Wagram à Paris.

Robin Eymann (Fédération romande des consommateurs): Cela ne semble pas illégal, a priori, puisque c’est clairement indiqué. De la même manière que vous savez qu’en allant sur Google ou Facebook vos données sont collectées et analysées.

C’est légal, mais nous regrettons ce type de démarche qui ne laisse pas le choix au consommateur de transmettre ou non ses données. Il lui reste la possibilité de ne pas se rendre dans ce magasin. Nous préférerions que le client doive choisir de transmettre ses données à l’entreprise plutôt que de lui ôter le choix. En considérant que ses données sont en «libre accès», l’entreprise s’épargne ainsi la contrainte de devoir offrir quelque chose au client en échange de ses données.

Selon Decathlon, la principale raison vient de la sécurité en cas de rappel de produit. Une explication qui ne me convainc pas vraiment, puisque les clients peuvent déjà transmettre leurs données s’ils souhaitent recevoir des informations en cas de rappel. Selon l’enseigne, 90% des clients donnent déjà volontairement leur e-mail. Cela ressemble donc plus à un prétexte pour collecter des données puisqu’avec une carte de fidélité proposant des rabais, l’effet serait le même. 

Il n’y a pas de cas similaires dans le commerce de détail. Mais on a vu lorsque Swisscom a choisi de transmettre les données de ses clients à la régie publicitaire Admeira, sans compensation, que ce type de pratique aura tendance à augmenter. On voit de plus en plus qu’un simple acte de consommation, comme s’acheter une paire de basket ou avoir un abonnement de natel, comporte des questions sur la maîtrise de ses données: il n’y a même plus besoin d’aller sur internet pour être traqué.

La révision de loi devient donc urgente, alors même qu’une commission du Parlement souhaite temporiser.

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