Antonio Diblasi, chef de projet chez Sanu SA à Bienne, entreprise de formation et conseil pour un développement durable: «Le mot néophyte vient du grec «néo» nouveau et «phyton» plante et désigne les plantes non indigènes provenant généralement d’un autre continent qui ont été introduites intentionnellement ou pas.
Parmi les 600 espèces de néophytes qui ont réussi à s’établir en Suisse, environ 60 ont trouvé les conditions idéales afin de se propager rapidement. Le problème majeur est qu’elles évincent la flore endémique, notamment aux alentours des eaux de surfaces tels que les bords des lacs et des rivières et dans les réserves naturelles. Dans ces zones, il est interdit d’employer des produits phytosanitaires chimiques.
Mais comment faire alors pour s’en débarrasser? Il n’existe actuellement pas de recette miracle. Souvent, les méthodes mécaniques (arrachage, fauchage, coupage des tiges et des fleurs) sont les seuls moyens à employer. Des coupes fréquentes afin d’affaiblir les populations sont efficaces. Cependant, pour certaines plantes comme la Renouée du Japon, des petits fragments de rhizomes peuvent repousser, même à une profondeur de quatre mètres. Pour la Berce du Caucase, la division de la racine en deux avec une bêche s’avère être très efficace.
De manière générale, il est recommandé d’éliminer les parties végétales coupées dans une usine d’incinération afin d’éviter qu’elles puissent repousser ou se multiplier. La fondation Info Flora a élaboré une liste noire des espèces possédant un fort potentiel de propagation et met à disposition des fiches techniques sur les différentes espèces avec des indications sur la lutte et l’élimination.