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«Zone d’inconfort», l’air du temps de Bérénice L’Épée

Découvrez la chronique «Air du temps» de Bérénice L’Épée

14 sept. 2019, 05:30
AirDutemps-BéréniceL'Epée

«Il faut sortir de sa zone de confort». C’est la phrase en vogue dans le milieu professionnel pour justifier les restructurations, dans l’environnement sportif pour légitimer l’exagération physique ou dans les méandres des conseils psychologiques pour blâmer l’inaction.

C’est une expression polie qui insinue que vous êtes rebelle aux changements, que vous pourriez faire encore mieux, que vous vous complaisez dans la passivité.

C’est une déclaration qui agit comme une promesse pour des lendemains qui chantent, pour des aventures vertigineuses, pour un écart sans conséquence.

C’est un sermon qui prétend courtoisement que vous avez tort, que vous n’êtes pas à votre place, que vous êtes obtus.

C’est devenu un adage, que l’on prononce comme une boutade et qui est passé dans le quotidien comme un train toujours à l’heure.

C’est une interprétation gaillarde de ce qui constitue votre bien-être et une suggestion hâtive sur les choix à opérer dans votre vie.

C’est une sentence que des autres portent sur vous, pour obtenir ce qu’eux veulent. Essayez de dire à votre patron, à votre coach ou à votre meilleur ami de «sortir de sa zone de confort»!

Comme une formule magique, ce refrain vous transforme en bâton dans les roues de l’amélioration continue, des records et du progrès personnel forcé.

Pourtant, on peut supposer que ce n’est pas très confortable d’être un bâton dans une roue. Aussi faut-il croire que la zone de confort n’en est pas une, ou que vous n’êtes pas un bâton... Que préférez-vous?

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