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«Voyage immobile à l’horizontale», l’Air du temps de Loïc Marchand

Découvrez la chronique «Air du temps» de Loïc Marchand.

05 juil. 2019, 17:38
/ Màj. le 06 juil. 2019 à 05:30
Air du temps | Loïc Marchand

J’ai un gros coup de barre. Il est 14 heures et une subite envie de me coucher m’envahit. Mon rendez-vous est dans une trentaine de minutes, j’ai le temps. Alors c’est ce que je vais faire… Sur un muret en plein centre-ville.

Pendant que je prends une pause, la vie sur la place du marché à Neuchâtel, elle, continue son cours comme si de rien n’était. Mes yeux fermés et dénué d’un de mes sens, mon environnement prend une tout autre dimension. Plus intense, plus présent.

C’est comme si je découvrais ce lieu sous un autre angle. D’habitude, je ne remarque jamais le bruit de pas des passants. Couché, chaque talon heurtant les pavés m’entraîne dans des pensées dont seul l’esprit est capable. Qui est la personne portant ces chaussures aux sons si particuliers? Pourquoi cette autre court-elle? Où vont tous ces gens? Mon imagination prend le dessus. Je me laisse porter. Je voyage immobile et à l’horizontale.

Une légère brise me caresse le visage et balaie les feuilles à travers la place. Des voix s’approchent, puis s’estompent jusqu’à devenir inaudibles. Les oiseaux en plein vol me frôlent. J’ai même l’impression que l’un d’eux veut picorer mes oreilles. Je souris naïvement, je me sens léger.

Quelle est cette douce mélodie? C’est mon réveil. La demi-heure s’est écoulée comme un rien. Il est temps pour moi de reprendre ma position verticale, debout sur mes deux jambes. Et si voyager était aussi simple que cela: fermer les yeux, écouter, ressentir et laisser la vie s’écouler autour de soi?

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