Tôt le matin. Bien avant le lever du soleil c’est heure du chœur de l’aube, comme l’appellent les ornithologues. Ça braille dans tous les arbres. Un concert à fond les décibels. Sur les hauts de Neuchâtel, en bordure de forêt, les oiseaux n’en peuvent plus de chanter à tintouin sur le mode majeur le printemps et les amours retrouvés.
A la lisière, un chat à l’affût. Alerté par le pas rythmé, il me jette un bref regard. Mais le monde peut s’écrouler, il ne bronchera pas. Alléché qu’il est par un petit déj’ à se mettre sous la dent.
Le soleil pointe, pédale douce sur les gazouillis, presque d’un coup. Tiens, un crapaud kamikaze tente sa chance et traverse une artère passante. Vivant! Ce qui n’est plus le cas du petit mulot, couché sur le flanc, raide sur le sentier, un poil plus haut. Haut lui dans l’arbre, un pic la joue marteau-piqueur et donne la cadence.
La foulée s’allonge alors que le chevreuil, lui, est immobile au bord du sentier. A croire qu’il regarde passer l’omnibus de 7 heures! Il broute, n’a rien d’une vache dans le pré, mais le cliché est bien là. Au tableau de chasse final, six animaux m’ont “accompagnée” ce matin-là. Chouette.
Et les mouettes dans ce bestiaire? Ca fait des années qu’elles sont parties à tire-d’aile, virées par les goélands leucophées.