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«Usine qua non», l’air du temps de Luc-Olivier Erard

Comment les innovations qui ne sont pas nécessaires deviennent des addictions incurables. Découvrez la chronique «Air du temps» de Luc-Olivier Erard

17 janv. 2020, 05:30
AirDutemps-LucolErard

Certaines technos dont les hommes se sont passés pendant des siècles s’imposent de telle sorte que l’humanité ne survivrait pas sans elles: le feu, la roue, le microprocesseur. Mais c’est peut-être aussi parce qu’on ne fait pas beaucoup d’efforts. C’est ce que je me suis dit en suivant sur les réseaux sociaux la dernière vague de vidéos virales.

Après m’être penché sur des questions d’ingénierie, j’ai vu apparaître sur mes «timeline» des vidéos de jeunes asiatiques en pagne, affairés à la construction de piscines en bambous. Le procédé est simple: faites un trou dans la terre, sur environ un mètre de profondeur, afin d’obtenir un volume de trois mètres cubes. Mélangez un peu d’eau de source avec l’argile que vous trouvez sous vos pieds. Utilisez le mortier ainsi formé pour assembler vingt à trente milles lamelles de bambous fraîchement taillés, acheminez l’eau de la source avec deux moitiés de noix de coco et hop! C’est soirée piscine en trois minutes de vidéo accélérée.

Ce courant «do-it-yourself» accompagnant à merveille l’aspiration d’un retour à la simplicité, il s’étend. On trouve des «tutos» simples et rapides pour construire son vélo, sa caravane ou son sous-marin nucléaire.

Avec des barres d’acier, une meule, un tour automatique, un stère d’épicéa débité en cubes, trois types de scies sauteuses, un établi de huit mètres et une cinquantaine de produits plus ou moins toxiques, et on peut tout faire de ses propres mains. Il suffit d’avoir youtube et une usine.

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