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Une histoire belge

Nicolas Heiniger raconte la savoureuse histoire d’un agriculteur belge qui a involontairement agrandi son pays.

06 mai 2021, 05:30
AirDutemps-NicolasHeiniger

Ceci est une histoire belge. L’histoire d’un mec, un Belge donc, qui trouvait son champ un peu petit. Alors, il a un tantinet «repositionné sa clôture», comme expliquera après coup un témoin de cette affaire. Et comme une grosse pierre gênait le passage de son tracteur, il en a profité pour la bouger également, de deux mètres et vingt-neuf centimètres pour être précis.

Le problème, c’est que la pierre en question était une borne. Installée là en 1819, elle délimite la frontière entre la Belgique et la France. Pareil pour la clôture: en la déplaçant, l’audacieux agriculteur avait sans le savoir également déplacé la frontière franco-belge. Et fait gagner quelques mètres au plat pays qui est le sien, au détriment de son voisin hexagonal.

L’affaire aurait pu passer inaperçue encore un moment si un historien amateur en promenade n’avait pas remarqué la chose. Afin de prévenir tout incident diplomatique, le bourgmestre d’Erquelinnes, la commune belge, a précisé qu’il n’avait aucune velléité d’expansion territoriale au détriment de Bousignies-sur-Roc, sa voisine française. Il a demandé à l’agriculteur de remettre la borne en place.

Si l’homme devait renâcler, il faudrait alors mobiliser une commission franco-belge pour se pencher sur l’épineuse question du tracé de la frontière. La dernière fois qu’une telle commission avait été mise sur pied, c’était en 1930. Peut-être cela serait-il un brin disproportionné: après tout, l’agriculteur n’a pas dépassé les bornes, il en a juste déplacé une.

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