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«Une bergeronnette à la fenêtre», l’air du temps de Bérénice L’Épée

Découvrez la chronique «Air du temps» de Bérénice L’Épée.

21 avr. 2020, 05:30
AirDutemps-BéréniceL'Epée

Samedi après-midi, le gros cumulus qui enflait dans le ciel neuchâtelois a lâché la bonde. De grosses gouttes sont venues tremper le bitume échauffé par un soleil prodigue depuis plusieurs semaines. Ça sentait bon la pluie et le tonnerre a perturbé quelques fois le calme prescrit depuis au moins autant de semaines. Un coup de foudre aussi.

Avec ma fille, on jouait aux Playmobil dans sa chambre. Une tonalité a retenti, claire et douce, à la fois proche et éloignée. Une petite sonnerie qui faisait un délicat «twit-twit».

On a regardé en direction de la fenêtre, où il n’y avait rien. En reprenant le jeu, le son a de nouveau tintinnabulé. Cette fois, et avec précaution, on s’est approchée de la fenêtre.

J’ai aperçu alors le plus merveilleux des petits êtres plumés que je n’avais jamais vus. Casqué de noir, un bec très fin et noir, une petite bille noire en guise d’œil, posée comme une perle sur un visage blanc éthéré, le dos noir ou gris.

L’oiseau minuscule n’a pas bougé. Il s’est mis à nous regarder lui aussi, l’une après l’autre, sans s’effaroucher de l’apparition soudaine, à 50 cm de lui, de nos figures ahuries.

Mais le plancher a inopinément craqué, faisant s’envoler, ou plutôt sauter dans le vide, notre visiteur. Dérobé à notre vue, il est réapparu quelques fractions de seconde après, les ailes et la queue déployées, dans l’ascension planée du toit d’en face, où il a été rejoint par un semblable.

Je croyais n’avoir jamais vu cet oiseau de ma vie. Renseignements pris, il s’agissait d’une bergeronnette, attribut de la déesse de l’amour, Aphrodite. Un vrai coup de foudre au milieu de l’orage.

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