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«Un point c’est tout», l’air du temps de Lea Gloor

D’où viennent les points des coccinelles? Notre journaliste raconte.

23 juil. 2019, 05:30
airdutemps-leagloor

«Elle est plus vieille que toi, tu vois ses points?» fait l’humaine à sa progéniture. «Cinq, six, sept», compte-t-elle en assaillant la coccinelle de ses ongles épais. A l’intérieur du drôle de cocon à roulettes dans lequel les bipèdes aiment transporter leurs larves, un jeune gigote. «C’est une bête à bon Dieu, toute rouge, comme les bonbons que tu as mangés toute à l’heure», insiste l’adulte en voulant pousser l’insecte sur sa main.

Ses antennes frémissent. Bête à bon Dieu? C’est qui celui-là? Et puis, escalader cette chaire pâle, très peu pour elle. Surtout lorsqu’elle est en pleine digestion après un festin de pucerons, à l’ombre d’un sureau.

Depuis la coquille de métal, le jeune humain pose sur la coccinelle un regard azur plein de curiosité. Elle aimerait bien lui expliquer que sa génitrice se trompe, que son âge n’a rien à voir avec le nombre de points qui habillent ses élytres. Que son allure chatoyante ne vise en réalité qu’un objectif: prévenir ses prédateurs qu’elle est toxique et qu’ils ont meilleur temps de ne pas la chercher trop longtemps.

Mais la coccinelle ne parle pas la langue des hommes, ces drôles de sons qui sortent si souvent de leur bouche pour ne rien dire. Alors, sans crier gare, elle décolle, frôlant au passage le nez retroussé du petit. Son gazouillis joyeux l’accompagne dans son envol.

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