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Un café avec un nuage de vie, svp!

Le cri du cœur d’une nonagénaire raconté par Sophie Winteler, rédactrice en chef adjointe.

03 avr. 2021, 05:30
airdutemps-sophiewinteler

Ce sont des tranches de vie qu’on croque avec délice et un soupçon de mélancolie. De ces minuscules histoires qui n’ont pour valeur que celle qu’on veut bien leur donner.

Ces 97 printemps lui vont bien. Menue, alerte, elle vit seule dans son appartement. Indépendante. Entourée de ses enfants, petits-enfants, arrière-petits-enfants, d’amour. Alors quand elle raconte le Covid, elle ne se plaint pas. Elle ne l’a pas chopé. Mais pire, la solitude l’a rattrapée. De quoi râler, mais non. Bourré de bonnes intentions, son entourage l’a veillée à distance. Alors fini les baisers mouillés de la petite dernière, les rires de son fils, les courses au galop à travers l’appartement des héritiers en culotte courte. On ne touche plus, on ne sent plus, si ce n’est le gel hydroalcoolique.

Puis les jours d’avant mars 2020 sont revenus. Les visites ont repris. Mais au compte-gouttes, maximum cinq personnes, on ne se touche toujours pas, on ne se bise toujours pas, le gel est toujours là. Sorte de sentinelle d’une vie qu’on préserve. Elle est heureuse. Ou presque.

Elle soupire. «Mais tout va bien, de quoi pourrais-je me plaindre». Du temps qui passe et qui compte tellement à cet âge. Oui, car elle a un rêve, «juste un. Si simple à réaliser il y a peu de temps. Avant de mourir, j’aimerais m’asseoir encore une fois à la table d’une terrasse, boire un café en plein air et regarder les gens qui passent. Comme avant. Afin de contempler simplement la vie.»

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