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«Trop cons pour sauver le monde?», l’air du temps de Thierry Brandt

Découvrez la chronique «Air du temps» de Thierry Brandt.

19 mai 2020, 05:30
AirDutemps-ThierryBrandt

Je ne sais pas vous, mais moi, j’ai la nette impression que depuis trois mois, on rit moins.

Je ne parle pas des humoristes professionnels qui continuent de se manifester sur tous les supports et avec des talents divers, mais entre nous, en famille, entre collègues et amis. Je passe sur les jeux de mots évitables et les vannes à deux balles qui encombrent les réseaux sociaux et qui font mentir l’adage mondialement célèbre de Johann Schneider-Ammann.

Et comme si cela ne suffisait pas, dans cette atmosphère pesante, ceux qui monopolisent désormais la parole sont les diseurs de bonne aventure, les prophètes annonçant un monde nouveau et les futurologues patentés qui possèdent tous un point commun: celui de se tromper. Le seul à avoir trouvé la bonne formule, c’est Michel Houellebecq. Dans le monde d’après, dit-il, «tout restera exactement pareil, en un peu pire».

Ce sera pareil parce que nous ne sommes que des hommes, certes capables de réfléchir à notre condition, mais pas en mesure de la transcender.

Dans «L’histoire universelle de la connerie» (Sciences humaines éditions), ouvrage collectif roboratif, l’écrivain britannique George Marshall interroge: «Sommes-nous trop cons pour sauver le monde?» La réponse est dans la question. Le livre se termine par une citation d’un autre Britannique, Winston Churchill, qui en connaissait un rayon sur le sujet: «La part de bêtise est toujours plus grande que celle de la malice dans les affaires humaines».

Au bout du compte, c’est pour cela qu’il vaut mieux rire de ce qui nous arrive.

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