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«Transgression», l’air du temps de Luc-Olivier Erard

Découvrez la chronique «Air du temps» de Luc-Olivier Erard.

18 sept. 2020, 05:30
AirDutemps-LucolErard

A partir de 1868, de grands travaux de correction de la Thielle, de l’Aar et de la Broye mettent la région des Trois-Lacs à l’abri des inondations. Cette correction des eaux du Jura fait du Seeland une zone agricole prospère, permet l’apparition de la Grande-Cariçaie, et facilite l’exploration des sites palafittiques. Une œuvre humaine impressionnante, du moins pour ceux qui n’ont jamais mis les pieds aux Pays-Bas.

Parce que la transgression marine dunkerquienne, c’est quand même un peu plus cochon que l’Aar en crue: entre la fin de l’Antiquité et le Moyen Age, ce phénomène géologique voit la mer du Nord pénétrer les dunes côtières pour noyer les plaines alluviales.

Devant pareille adversité, dès l’an 1000, les Néerlandais font tout pour se tenir au sec. On compte aujourd’hui 6000 kilomètres de canaux, 3000 kilomètres de digues, ainsi que des milliers de ponts, d’écluses et de moulins à vent. Et des aérogénérateurs hauts comme la tour Eiffel.

Le royaume orange est donc fondamentalement mécanique et cent pour cent artificiel. Pourtant, que de verdure! On s’y sent un peu partout comme en pleine nature, toujours au bord de l’eau et entouré d’oiseaux. Les Bataves pédalent toute leur vie et n’étouffent pas sous leurs bagnoles.

Ceux qui, chez nous, s’acharnent systématiquement contre trois éoliennes sur les crêtes ou un bout de piste cyclable devraient y faire un tour. Bien que leur histoire ne soit pas vierge de catastrophes écologiques, les Pays-Bas savent que modeler la nature n’implique pas forcément de ruiner l’environnement.

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