Je suis fatiguée par les réseaux sociaux.
On se traite de complotistes tueurs ou de pauvres êtres dociles, incapables de penser par eux-mêmes. On se déchire pour un point médian. On s’engueule à propos de la vidéo d’une comédienne qu’on juge tantôt drôle, tantôt abjecte. On s’étripe pour savoir si Britney mérite sa mise sous tutelle ou non.
Sérieusement: vous n’en avez pas marre? Peut-être qu’il faudrait que je commence à «liker» des vidéos de chatons pour influencer les algorithmes, histoire de ne voir plus que des images mignonnes. Parce que là, ça devient franchement pénible.
Il est tellement plus facile de s’insulter et de s’énerver que de chercher à comprendre l’autre. Ecouter ou lire des pensées différentes des siennes ne veut pas dire y adhérer, mais s’ouvrir et affûter sa capacité d’analyse. Certains diront que j’enfonce des portes ouvertes. Tant mieux! Car d’autres ont tendance à se replier sur eux-mêmes et à profiter de l’entre-soi pour vomir d’abjects propos, bien planqués derrière leurs écrans.
De temps en temps, j’ai la chance de pouvoir m’exiler tout un week-end dans un endroit sans réseau, où la nature est reine. Je revis! Pouvoir me tenir à distance de toutes ces horreurs est libérateur. Vous devriez essayer, rien qu’en laissant votre téléphone éteint durant quelques heures. Si tout le monde le faisait, peut-être que tensions et frustrations seraient amoindries?