Neuf heures et demie le premier mars. Les gens faisant la queue devant la boulangerie de Peseux se demandent qui sont ces zigotos qui, avec sac à dos et grosses chaussures, partent en rigolant en direction de la forêt. «Allez, tous au Locle!»
A défaut de pouvoir participer à la marche du 1er Mars, avec quelques collègues, on a décidé de faire notre propre randonnée, via le Mont Racine et La Sagne, jusqu’à la Mère-Commune. Environ 5h30 de chemin, emmenés par une locomotive dopée à l’air des Andes et une autre aux nuits passées dehors, même en hiver.
A l’image de «notre» 1er Mars loin de l’itinéraire habituel, cette crise aura au moins eu le mérite d’avoir fait (re)découvrir la région à beaucoup de monde. Sillonner, baskets aux pieds, appareil photo en main ou au guidon de son vélo, la forêt, les vignes et les prairies. Ne croise-t-on pas souvent en forêt des ados ou des citadins qu’on n’y aurait jamais rencontrés auparavant?
Alors, évidemment, je ne sais pas si c’est toujours une bonne chose. Parce qu’on se pose franchement la question quand on tombe sur six jeunes Alémaniques qui sortent de l’endroit le plus escarpé des gorges de l’Areuse, bière à la main et pantalon crotté après une glissade.
Mais bon, si au moins ils ont redécouvert les beautés de la nature, c’est déjà ça.