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Saveurs visuelles

Dans son «Air du temps», Pascal Hofer dit le plaisir qui a été le sien de pouvoir retourner au cinéma.

05 mai 2021, 05:30
AirDutemps-PascalHofer v2

Il sort une boîte noire en bois couverte de caractères chinois. A l’intérieur, d’autres boîtes, plus petites, proposent de mystérieuses épices. «Bien manger rend les gens heureux. Bien manger peut aider les gens malades, aussi», dit-il.

Après avoir aiguisé son couteau, il se met à couper de fines tranches d’aubergines qu’il verse dans l’huile déjà chaude d’une poêle. Et voilà que la magie opère: alors que les mets défilent sur un écran et non dans la réalité, mes papilles s’activent, des saveurs me viennent en bouche.

Pas dans la réalité? C’est à voir. Car elle est bien réelle, cette magie. Je suis au cinéma et «Master Cheng» (c’est également le titre du film) s’active dans la cuisine d’un restaurant de Pohjanjoki, petite bourgade finlandaise.

Je suis au cinéma… Enfin! Après des mois d’attente, je goûte – au propre et au figuré – à mon premier film. Et je me délecte. J’y suis, dans cette Laponie profonde. Je les hume, ces mets concoctés par un cuisinier chinois huppé.

J’ai été emmené tout à la fois au nord et à l’est de la planète. Quant au deuxième film que je suis allé voir, «La revanche des losers», il m’a conduit en Argentine. Loin, très loin.

Très loin d’une autre réalité: celle de la pandémie, celle de cette crise qui a terrassé les fabriques d’émotions que sont la culture et le sport.

Je serais bien allé aussi voir «Drunk», mais il a été tourné avec la caméra sur l’épaule. L’un de ces films où l’image virevolte sans cesse et qui sont à l’opposé de «Master Cheng»: ils me donnent la nausée. Au sens propre.

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