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«Sans passer par le frigo», l’air du temps de Daniel Droz

La mort du comédien et scénariste Jean-Pierre Bacri a pris tout le monde de court. Découvrez l’«Air du temps» de Daniel Droz.

30 janv. 2021, 05:30
AirDutemps-DanielDroz

Ah, non! Pas lui! Oh! Et elle aussi! Chaque semaine, on compte les morts. Ces hommes, ces femmes, qu’on admire durant notre parcours de vie.

Là, on a l’impression que le coronatruc nous prive de nos héros. Sans réaliser que le temps a passé. Qu’à presque 60 ans, la liste des défunts s’allongera chaque année, covidmachin ou pas. A 5 ans, les larmes coulaient à la mort de la maman de Bambi. A 58, on devrait avoir appris à faire la différence entre fiction et réalité, non?

Cette introduction philosophique à deux balles me permet donc de parler ici de Jean-Pierre Bacri. Le ronchon, le bougon, le râleur du 7e art, comme il a été beaucoup, trop souvent, qualifié.

Je ne vais pas revenir sur son savoir-faire de comédien et de scénariste. Mais sur le frigo médiatique. Celui où on laisse au frais la nécro des célébrités en attendant leur trépas. J’en avais parlé il y a quelques semaines.

Même s’il se faisait plus discret sur les écrans, on ne s’attendait pas à ce que Jean-Pierre Bacri quitte la scène si vite. Le bougre a pris tout le monde de court. Le 18 janvier, aucune rédaction n’avait un texte dans le frigo. Il a fallu attendre quelques heures ou le lendemain pour découvrir tout le bien que tout le monde pensait de lui.

Jean-Pierre Bacri avait averti. «Je ne compte pas exposer ma sénilité aux gens. Il faut savoir se barrer pour conserver une dignité», déclarait-il au «Parisien», en 2018. Il s’est donc barré en toute intimité. Sans passer par le frigo.

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