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Revoir la mer

Quand sortir de Suisse devient un événement. Dont tout le monde se fiche à la douane…

29 juil. 2021, 05:30
airdutemps-virginiegiroud

Je récapitule. Les pass Covid sont enregistrés dans nos smartphones et imprimés en double exemplaire sur papier en cas de panne de téléphone. Les certificats sur l’honneur, assurant que personne n’a le rhume, la toux, de la fièvre ou l’intention de propager un virus dans l’Hexagone, sont remplis et signés.

Je tiens tous ces documents, ainsi que nos cartes d’identité, dans les mains, prête à dégainer la paperasse. La douane approche. L’excitation monte. «Les enfants, on va bientôt sortir de Suisse! Ça fait deux ans que ce n’était plus arrivé!» 

J’espère n’avoir rien négligé qui nous empêcherait de quitter le pays. Un énième formulaire moultipass attestant que je n’ai pas d’animal de compagnie malade du Covid?

Pas un chat au poste frontière. Les douaniers restent dans leur cahutte et ignorent superbement les voitures qui passent. Personne pour daigner s’intéresser à nos documents si précieux, ça valait la peine de se donner tout ce mal.    

Trois, deux, un: ça y est, on est… à l’étranger! Un vent de liberté souffle dans la bagnole. Ok, c’est pas le Pérou, mais ça fait un bien fou! Les panneaux d’autoroute bleus nous semblent exotiques. Les péages se révèlent dépaysants. Même les bouchons sur l’autoroute ont un goût plutôt agréable: «Regarde ce poids lourd, il vient de Lituanie, et ce semi-remorque arrive de Pologne. Incroyable!» 

Le panneau indique 37 kilomètres de ralentissements jusqu’à la mer. Qu’importe! Coups de soleil, piqûres de moustiques, sable qui colle aux pieds, nous revoici! 

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