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«Réparations en tout genre», l’air du temps de Virginie Giroud

«Visser, limer, bletzer, désinfecter. L’atelier de réparations, c’est par ici», écrit Virginie Giroud dans son "Air du temps".

26 nov. 2020, 05:30
AirDutemps-VirginieGiroud

«Maman, y’a mon vélo qui freine plus!!! Et en plus, j’ai déraillé!!!» Je prends une grande inspiration, retrousse mes manches et plonge mes pattes dans les rouages pleins de graisse d’une bicyclette crépie de boue. La chaîne métallique me cisaille les doigts, l’enfant me regarde, inquiet: «Tu vas y arriver?»

Moi qui pensais profiter d’un instant de répit pour boire mon thé tranquillement en feuilletant le journal, c’est râpé. J’ai comme le sentiment de passer mon temps à rafistoler tout ce qui passe (et trépasse) entre les mains de mes chérubins étonnamment créatifs: recoller les morceaux d’une voiture télécommandée tout-terrain (mais curieusement peu résistante aux chutes), resserrer des branches de lunettes, changer une chambre à air, recoudre le capuchon arraché lors d’une partie de «loup» plutôt mouvementée, partir à la recherche de billes égarées de nuit dans les hautes herbes de la place de jeux, faufiler, limer, raboter, «bletzer», désinfecter, étaler de la crème sur les genoux écorchés. L’atelier de réparations en tout genre, c’est par ici. 

Et parfois, ce sont les bobos du cœur qu’il faut soigner. Là, ça prend plus de temps. La mécanicienne improvisée range son tournevis et console, pendant que sa tisane refroidit. Peut-être parviendra-t-elle à lire le journal, plus tard? Au fond, c’est aussi ça, être parents: boire des cafés tièdes et s’informer de nouvelles… plus très fraîches.

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