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«Rébellion: check!», l’air du temps d’Eric Lecluyse

S’il y a une chose à faire, c’est bien d’arrêter de faire ce qu’on nous dit de faire. Découvrez la chronique «Air du temps» d’Eric Lecluyse.

22 janv. 2020, 05:30
Eric Lecluyse.

Cette pub raconte mieux que bien des discours notre société de consommation. Sur l’affiche, Easyjet fait la promotion de vols pour Prague à partir de 29,90 francs. Avec ce slogan: «Prague: check!» (A l’attention de ceux qui en seraient restés aux leçons de géographie de l’époque soviétique: Prague est désormais la capitale de la République tchèque, d’où le joli jeu de mots.)

Ce «check!», qu’on peut traduire par «Je l’ai fait!», est partout sur les réseaux sociaux. «Prendre un selfie au bord du Grand Canyon: check!» «Faire un câlin à un pingouin sur la banquise: check!».

C’est le syndrome des listes qu’on nous impose, dont il faudrait cocher chaque ligne pour «devenir quelqu’un»: les lieux qu’il faut avoir vus, les restos qu’il faut avoir testés, les livres qu’il faut avoir lus (quoique, la littérature ne semble pas la priorité des fans de «check!»).

Il y a même des mappemondes à gratter qu’on s’offre entre amis pour se lancer comme défi d’avoir «fait» tous les pays du globe. Dire qu’on se moque des touristes asiatiques qui parcourent l’Europe au pas de course pour tomber dans le même panneau du «toujours plus». Peu importe ce qu’on en tire vraiment. Peu importe si la planète trinque.

Reste qu’on peut changer de point de vue en misant sur un «check!» éthique. Aller à Prague en train, quitte à faire une étape: check! Ne jamais voyager sur ces immeubles flottants qui polluent nos mers: check! Arrêter de gober toutes les injonctions consuméristes: check!

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