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Quand la violence remplace les arguments

La campagne pour ou contre les initiatives «phytos» est (enfin) terminée. Le climat entourant ces semaines de débat interroge Loïc Marchand, journaliste.

14 juin 2021, 05:30
Air du temps | Loïc Marchand

Elle est là. Je la sens, cette boule. Cette boule de tension, plaquée contre la paroi de mon estomac. Elle revient de plus en plus m’habiter à mesure que des cas d’actes violents s’accumulent dans les différentes démocraties du globe. Un comble pour une personne qui se considère comme optimiste envers et contre tout.

Certains exemples, bien qu’intervenant dans des contextes différents, sont marquants. Il y a eu cette attaque du Capitole à Washington en début d’année, menée contre une élection «volée». La semaine passée, le président français Emmanuel Macron n’a pas pu éviter une gifle de la part d’un détracteur.

La Suisse n’a pas été épargnée par les comportements agressifs durant les semaines de débat autour des deux initiatives «phytos». Quel est le point commun entre la conseillère aux Etats Verte Céline Vara, le conseiller national Vert Kilian Baumann et Franziska Herren, l’auteure de l’initiative «Pour une eau potable propre et une alimentation saine»? Tous trois ont reçu des menaces – de mort, pour certains – durant cette campagne sur ces sujets écologiques hautement émotionnels.

La nuance et le recul, chez certains, semblent être laissés de côté. Désormais, on catégorise: tu es bon ou méchant. On ne cherche plus à comprendre un adversaire. On veut faire du mal à un ennemi.

La phrase que me disait ma grand-maman lorsque, petit, j’étais malmené par des camarades de classe résonne en moi: «La violence est le seul moyen qu’il reste lorsqu’on est à court d’arguments».

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