Vous avez sans doute dû extraire la chose de votre boîte aux lettres… Avec cette désagréable sensation d’avoir touché un truc sans savoir ce que c’était vraiment… Oui, cette édition spéciale sur le climat, signée l’UDC suisse, qui n’a visiblement rien perdu non plus de sa capacité à simplifier la réalité à l’extrême. Et si cette tactique de communication finissait quand même par se retourner contre le parti agrarien?
Parce que là, franchement, on croirait assister à une autoparodie qui ferait presque rire, si elle n’était pas consternante. Page 2: si l’environnement se détériore en Suisse, en gros c’est la faute des étrangers et des naturalisés. Je cite: «Ces personnes utilisent les routes et les transports publics et consomment de grandes quantités d’eau, de carburant et d’électricité. Leur approvisionnement en denrées alimentaires augmente le nombre de transports en camion», etc, etc.
On pensait naïvement que ce genre de rhétorique appartenait à un sombre passé définitivement enterré… Mais l’UDC insiste. Et met en exergue ce chiffre: un million d’immigrants représente une consommation d’eau de 59 milliards de litres. Avec un point d’exclamation, bien entendu.
Après une telle lecture, j’imagine la fierté d’avoir l’étiquette UDC! Au fait, ils sont combien, en tout, les démocratiques du centre? Un paquet, non? Ils doivent consommer «de grandes quantités d’eau», vous ne croyez pas?