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«Prendre les mots au pied de la lettre», l’air du temps de Stéphane Devaux

Pour entrer dans le dictionnaire, les mots doivent faire leurs preuves. Découvrez la chronique «Air du temps» de Stéphane Devaux.

21 mai 2019, 05:30
AirDutemps-StephaneDevaux

Les mots ne sont pas neutres. Un mot doux n’est pas un gros mot. Le mot de la fin ne laisse plus place à la discussion et quand j’aurai deux mots à vous dire, vous risquez de passer un sale quart d’heure.

Les mots sont comme nous, ils aiment briller en société et n’apprécient guère n’être que murmurés. Encore que, lorsque ce mot-là est glissé à l’oreille, c’est qu’il contient une info d’un certain poids.

Mais s’il y a un lieu où ils veulent qu’on les remarque, c’est dans le dictionnaire, ce who’s who des mots. C’est là qu’ils prennent tous leurs sens, propres comme figurés, raffinés comme un brin vulgaires. Et plus ils en ont, de sens, plus ils s’étalent dans les colonnes du dico, que ce soit chez les Robert ou les Larousse.

Pourtant, cette année, comme tous les ans, il faudra bien qu’ils se serrent un peu, ces mots courants de tous les jours. Il leur faudra faire de la place aux nouveaux venus, tout frais issus du monde d’aujourd’hui. Oh, juste un peu, car ils ne sont pas légion, ces bleus du dictionnaire. Seuls y ont droit ceux qui ont fait leurs preuves. Qui parlent au plus grand nombre et sont dans l’air du temps.

Parmi eux, «fachosphère», «darknet», «e-sport», «cryptomonnaie» ou «fashionista». Pas drôles, ces petits mots de 2020? Sans doute. Alors, pour finir sur un bon mot, on vous offre la québécoise «nounoune», un peu niaise et nunuche, ou le burundais «alphabète», qui sait lire et écrire. Qui sait ne pas prendre les mots au pied de la lettre.

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