«Pourquoi Vendredi?» Le bambin, depuis deux jours, est plongé dans la lecture de «Robinson Crusoé». Ça fait 300 ans que le livre de Daniel Defoe passionne petits et grands. «C’est le jour de la semaine où le héros l’a rencontré la première fois», répond le papa. Il est encore trop tôt pour évoquer Michel Tournier, non?
Les semaines passent et le bambin avance lentement dans le récit. «Pourquoi y a pas de bateau qui passe vers l’île?», lâche-t-il. Le papa hésite. «L’océan est immense», dit-il finalement. Plus de 70% de la surface de la planète, se souvient-il. Mais il est encore trop tôt pour donner une leçon de géo.
La dernière page est tournée. «Pourquoi il est rentré? Ça devait être bien sur l’île.» Euh, comment dire? Ce petit royaume était-il trop petit pour lui? «Sa famille lui manquait», se résout à répondre le père. Fichtre! 28 ans d’exil. Expliquer que Robinson Crusoé, à nos yeux d’aujourd’hui, est un colonisateur, un esclavagiste ou encore un missionnaire, voici une tâche bien difficile.
C’est un peu comme si on avait demandé, à l’époque de nos premières lectures, pourquoi les Noirs parlent p’tit nègre, comme on disait, dans «Tintin au Congo». Question d’époque, question de point de vue… Le principal, avec l’âge, étant de changer d’angle d’attaque, non?
Par contre, il est une question à laquelle j’aimerais bien recevoir une réponse sensée. Dr Google n’a pas pu y satisfaire. Pourquoi vendredi 13?