«Petites centenaires», l’air du temps de Bayron Schwyn

Un quart des petiotes nées en 2017 souffleront 100 bougies. Enfin ça, c’est selon les projections de l’Office fédéral de la statistique. Ça, c’est pour la Suisse. Encore et toujours, on ne naît pas tous sous la même étoile. Toutes les femmes ne peuvent pas se vanter d’accoucher de potentielles centenaires.

En Sierra Leone, sur la côte ouest de l’Afrique, l’espérance de vie est d’à peine 50 ans. C’est seulement 35 ans de moins que les Suissesses. Dans ces conditions, le débat sur le recul de l’âge du départ à la retraite n’a pas vraiment la même saveur. Enfin, il n’y a pas de place au soleil pour tout le monde.

Mais il faut oser le dire: ce n’est pas toujours faire un cadeau à la société que de vivre vieux. D’abord ça coûte et ça fait grimper les prix des caisses-maladie. Après s’occuper des aînés, ça prend du temps. Il faut augmenter les places dans les homes et trouver des bénévoles pour les embarquer faire leurs courses. Et avec un peu de chance, ils n’auront pas suffisamment épargné, alors que le fonds AVS se creuse sans cesse. Ah, quelle plaie ces seniors…

En 2117, je taperai les 125 ans (on sait jamais avec les progrès de la médecine). Il fera sûrement quelques degrés de plus et tous mes piliers auront pratiquement fondu. Mais je pourrai toujours m’éventer avec mon passeport à croix blanche.