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Oreilles dépressives

Les annulations de festival s’enchaînent, sale période pour nos esgourdes! Découvrez l’«Air du temps» de Jérôme Bernhard.

17 févr. 2021, 05:30
AirDutemps-JeromeBernhard

Festi’neuch et le Corbak ont d’ores et déjà débranché l’ampli. A qui le tour? Passerons-nous un nouvel été sevrés de musique live, de headbanging, de bains de foule et autres douches à la bière? C’est probable, mais comment ne pas trop y penser et se faire du mal trop tôt?

Pour patienter et mettre du baume sur nos esgourdes déprimées, les dieux du son ont inventé le streaming payant (ou gorgé de pubs). Ce moyen légal et dématérialisé d’écouter (et voir) de la musique que, jadis étant jeune, vous aviez l’habitude de voler – pardon… télécharger – avec votre modem 56k, entre deux discussions Caramail.

Aujourd’hui confiné bien malgré vous (ado, vous vous confiniez seul comme un grand), vous avez souscrit un abonnement à Spotify ou Deezer. Pour faire des découvertes musicales. Pour entendre la vie plus belle. Pour tuer l’odieux silence de la solitude. Pour couvrir le bruit des voisins. Pour mille raisons. Notamment se donner bonne conscience: «Avec ce que j’économise en billets de concert et en binches, je peux bien m’abonner…» Sauf que les artistes, à moins de s’appeler Drake ou Ed Sheeran, n’en récoltent que des miettes.

«No culture, no future», scandent aujourd’hui les milieux culturels, qui, pour se faire entendre, doivent troquer le micro contre des pancartes. Nous, public en délire, avons dû échanger nos boules quiès de concert contre un casque Bluetooth avec réduction de bruit optimisée, histoire de nous offrir (ou de souffrir) notre dose quotidienne de culture dans une bulle bien hermétique. Tout est dit.

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