«Obscurité lumineuse», l’Air du temps de Loïc Marchand

La nature s’endort petit à petit. L’opportunité pour nous, êtres humains, de prendre un peu de recul, un peu de hauteur assis confortablement chez nous. Comme pour fuir le rafraîchissement de l’air et l’obscurité qui, discrètement et sans un bruit, s’installent dehors.

La morosité automnale est palpable. La nuit gagne du terrain. Nous ressortons les gros manteaux. Le vent souffle. Il pleut. La grisaille – du moins, dans le Bas – s’épaissit. L’insouciance enfantine et les joies naïves de l’été nous paraissent être de lointains souvenirs.

Puis vient l’hiver. La dépression. Les arbres, si colorés jusqu’ici, se meurent. La nature tourne au ralenti. Si détendus par de fortes chaleurs, nous nous enfouissons au plus profond de nos écharpes.

Enfin, l’espoir. Le printemps. La lumière pointe son nez au bout du tunnel. La nature s’éveille. Tout s’excite. Les jours s’allongent à nouveau, les fleurs éclosent, les allergies s’en donnent à cœur joie. Les rues et les parcs s’animent. Nos tenues s’allègent.

L’arrivée de l’été est une délivrance, telle une récompense pour les moments délicats des derniers mois. Les rayons du soleil nourrissent notre peau aussi bien que notre âme. Nous sommes légers… Et dégoulinants de transpiration.

Tout comme nos émotions, les saisons sont naturelles. Des moments d’euphorie succèdent à de mauvaises passes. C’est ainsi: rien n’est permanent. La nature, elle, ne bronche pas. Elle s’adapte. A l’instar de notre vie, elle suit des cycles. Chacun avec son caractère, ses enseignements.