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«Mal à ma plume», l’air du temps de Vicky Huguelet

Découvrez la chronique «Air du temps» de Vicky Huguelet

22 mai 2020, 05:30
AirDutemps-VickyHuguelet

Huit de mes anciens collègues ont perdu leur travail cette semaine. Quasi centenaire, le magazine «L’Illustré» a dû supprimer un quart de ses effectifs pour tenter de survivre. J’y avais travaillé une année. Je suis également passée à «L’Hebdo», au «Matin» ou à «a+». Il ne s’agit pas de partager mon CV, mais de faire un constat infiniment triste: en dix ans de carrière, ces rédactions ont disparu ou ont été rabotées. Les raisons sont multiples et engendrent des débats interminables.

N’empêche: ça fait mal au bide. Plus d’une fois, j’ai essayé de donner envie à des jeunes de se lancer dans ce formidable métier. Le journalisme est la meilleure excuse pour s’intéresser à tout. On vous ouvre des portes qui restent fermées à d’autres. On se confie à vous alors que vous êtes une illustre inconnue. Mieux: vous avez le pouvoir de changer les choses.

Alors comment expliquer à ces jeunes que beaucoup de confrères ont laissé tomber, las de devoir se battre pour garder leur emploi ou un salaire décent? Fatigués, aussi, de se confronter à certains communicants qui ferment de plus en plus l’accès à la spontanéité, voire à la réalité? Ou encore épuisés de lire les commentaires d’excités pensant que les médias sont tous corrompus?

Je refuse de me laisser abattre. Parce que les journalistes seront toujours nécessaires pour démêler le vrai du faux. Pour donner la parole à ceux que l’on n’entend pas. Pour observer et décrypter le monde.

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