Cela fait 30 ans que les climatologues font crisser des craies sur les tableaux noirs pour alerter les politiques et les décideurs sur les dangers du réchauffement climatique, et notamment sur le risque exponentiel de voir se déclencher des phénomènes météo extrêmes et dévastateurs.
Et cela fait 30 ans que leurs auditeurs s’en fichent pas mal, répondant distraitement «oui, oui» sans rien emmancher de concret, la vision scientifique dépassant de beaucoup la courte vue de leurs petits mandats électoraux.
La menace future ne se conjugue désormais plus au subjectif du conditionnel, mais au présent objectif. En une poignée de jours, le canton de Neuchâtel a subi l’orage soudain du Val-de-Ruz et une flambée de canicule inédite pour un mois de juin. Deux événements qui montrent à quel point les ignorants ont tort de ne pas écouter ceux qui savent.
Alors maintenant, on fait quoi?
On peut continuer à jouer à colin-maillard et à voir dans cette répétition de dérèglements climatiques une forme de coïncidence, en trichant un peu à travers le bandeau. Mais on peut aussi ouvrir les yeux pour regarder la réalité en face, et agir avec les armes de la démocratie.
Une urne n’est pas seulement destinée à recueillir les cendres de nos illusions perdues. On peut aussi y glisser un bulletin de vote.