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«Les pittoresques du métier», l’air du temps de Luc-Olivier Erard

Sur le pont de la rivière Doubs, pas le temps de faire un bridge. Découvrez la chronique «Air du temps» de Luc-Olivier Erard.

17 mai 2019, 05:30
AirDutemps-LucolErard

Quel plaisir de revoir Martine Laroche-Joubert! La grande reporter française a meublé mon adolescence de reportages de guerre en me donnant le goût des vérités dangereuses. On la voit ces jours en interview.

Elle publie ses mémoires, «Une femme au front». Le genre de lecture dont on sort avec des recettes pour éviter de devoir titrer les siennes «Un homme au double menton». Je planifie illico mon prochain reportage à l’étranger. Direction, Montbéliard.

La petite cité franc-comtoise accueille un événement intéressant et implique, pensé-je du moins, un niveau de risque modéré. C’était sans compter sur la zone de combat qui subsiste outre-Doubs: la tristement anonyme départementale 464.

Il est 6h30 lorsque j’aborde les Côtes-du-Doubs en descente. Tout ne se déroule pas comme prévu. Une colonne ininterrompue de véhicules légers descend de Charquemont à tombeau ouvert sur La Tchaux, en coupant les virages, avant et après le pont à une seule piste qui enjambe le Doubs.

Difficile de faire le poids: un seul véhicule fait le trajet dans le sens Suisse-France ce matin-là: le mien. Il faut se battre. Se mettre en travers du pont. Lancer un feu nourri d’appels de phares et de klaxons.

Acte II: la diplomatie. Convaincre ceux qui ne sont pas encore sur le pont d’attendre pour s’y engager. Une bonne âme a fini par parier sur la paix. La bataille du Doubs, ce n’est pas triste. Je suis quand même rentré par l’Ajoie.

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