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«Les Martiens sont encore loin», l’Air du temps de Claire-Lise Droz

Découvrez la chronique Air du temps de Claire-Lise Droz.

01 juil. 2019, 05:30
AirDutemps-Claire-LiseDroz

Même les rouquins ont leurs détracteurs, ai-je appris en lisant un récent «ArcInfo». Moi-même, je m’étais fait traiter de crapaud à lunettes par certains camarades d’école. Les inventeurs des lentilles de contact mériteraient un Prix Nobel.

Il me semble que toute communauté, petite ou  grande, de la cour de récré aux relations internationales, a besoin d’un bouc émissaire. Est contre ouest, nord contre sud, haut du village – bas du village, ceux qui disent tire-bouschtroumpf contre les tenants du Schtroumpf-bouchon…
Pour que l’humanité entière s’entende vaille que vaille, il lui faudrait un ennemi commun. Tenez, une bonne invasion de Martiens, telle que préconisée dans le livre «Martiens go home» de Fredric Brown.

Rien à voir avec «Mars Attacks!», ces petits hommes verts browniens sont beaucoup plus pernicieux. Grincheux, grossiers, méprisants, ironiques, ils adorent semer la zizanie. Comme ils voient tout, entendent tout, ils énumèrent à Moscou tous les dossiers top-secret du Pentagone et vice-versa (le livre date des années 1950). Et, bien plus grave encore, ils participent aux parties de poker, en informant équitablement tous les joueurs de la valeur des cartes.

Un monde où il est devenu impossible de jouer au poker est un monde invivable. Donc l’humanité fait bloc (disons, surtout les Américains). Et les Martiens finissent par s’en aller.

Ils ne reviendront sans doute pas de sitôt. En attendant, quel ennemi commun pourrait bien se dénicher l’humanité? Je n’en sais rien. Il fait trop chaud pour réfléchir.

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