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«Les invisibles sont partout», l’air du temps d’Eric Lecluyse

Si au lieu d’applaudir, on écoutait mieux la détresse de ceux qui nous entourent? Découvrez la chronique «Air du temps» d’Eric Lecluyse.

06 mai 2020, 05:30
Eric Lecluyse.

A 21 heures, on applaudit aux fenêtres, mais est-ce pour les soignants ou pour les voisins? Pour soutenir du fond du cœur ceux qui sont en première ligne ou pour se donner bonne conscience? Un peu des deux, sans doute. On a pris l’habitude, ça nous réconforte. Mais, sans oublier l’engagement du personnel hospitalier, il est peut-être temps de passer à autre chose.

A Genève, plus de 2500 personnes se sont déplacées samedi pour obtenir un colis alimentaire d’une valeur de 20 francs, parfois après plusieurs heures d’attente. Les structures d’entraide voient les demandes exploser. D’ordinaire invisibilisée en Suisse, la pauvreté ne peut plus se cacher.

Certains étaient déjà dans le besoin avant, d’autres y basculent subitement avec cette crise. Mais comment dire que l’on n’a plus de quoi payer son assurance maladie, se loger ou nourrir sa famille? Alors, trop souvent, on ne dit rien. On contracte des dettes. On se retrouve aux poursuites. On finit par vivre la peur au ventre. Par en crever.

Si au lieu d’applaudir, on écoutait mieux la détresse de ceux qui nous entourent? Beaucoup ont déjà besoin de soutien. Ce sont des repas ou des commissions offerts, c’est un proche qu’on peut héberger quelque temps, c’est un ami qu’on peut assister pour négocier des délais.

Surtout, évitons la caricature: il y aura des drames dans des familles qui ont toujours connu la galère comme dans celles qui vivaient confortablement. J’aimerais qu’elles trouvent toutes la force d’appeler à l’aide. Et que nous serons nombreux à leur répondre.

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