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«Les illettrés du futur», l’air du temps de Bérénice L’Épée

Découvrez la chronique «Air du temps» de Bérénice L’Épée.

03 déc. 2019, 05:30
AirDutemps-BéréniceL'Epée

Dans le but de nous rendre attentif à la crise climatique, les activistes d’Extinction Rebellion (XR) se sont approprié les panneaux publicitaires du centre-ville de Neuchâtel et alentours.

Pas seulement les surfaces exaltant la tenue et la mise en beauté de triviaux organes sexuels masculins, ni celles annonçant un hiver féerique avec d’héroïques peluches fabriquées à l’autre bout de la Terre dans des conditions dénoncées, mais aussi les affiches culturelles: musique, peinture, théâtre et même celles du Musée d’histoire naturelle, pourtant lui aussi acteur engagé de la cause écologique. La campagne Stop Sida y a aussi eu droit.

Entre les citoyen-ne-s qui tolèrent encore d’être avertis que ce calcif «n’est pas pour les minettes» et des militants qui ne voient aucune différence de messages du moment que celui-ci est placardé, c’est le présage d’un photographe des années 20, Moholy Nagy, qui se réalise: «Les analphabètes du futur ne sont pas les illettré-e-s mais ceux et celles qui ne sauront pas déchiffrer les images.» Nous baignons dans un océan d’images que personne ne semble prendre le temps de comprendre.

Et même s’il s’agissait de s’arroger les espaces de communications pour sensibiliser la population, il est regrettable que cette action remplisse un seul et même panier avec des intentions si radicalement différentes. Sur l’affiche publicitaire qui vise à réduire l’esprit critique de même que sur celle qui contribue la liberté de penser, XR a placardé sa désobéissance civile avec une certaine docilité pour l’urgence qui ne souffre pas la nuance.

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