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«Le droit à la déconnexion», l’air du temps de Virginie Giroud

Découvrez la chronique «Air du temps» de Virginie Giroud

11 avr. 2019, 05:30
/ Màj. le 11 avr. 2019 à 08:30
AirDutemps-VirginieGiroud

«T’as couru combien de kilomètres? T’as brûlé combien de calories?» Transpirante, encore essoufflée par ce jogging matinal, je réponds à ma voisine que je n’en sais rien. Et que je m’en fous!

Je dois faire partie des rares extraterrestres à aller courir dans la nature sans téléphone portable et sans gadget high-tech destiné à m’apprendre ma fréquence cardiaque et le risque d’élongation de mon mollet gauche pendant l’effort. Au diable, les multiples accessoires numériques qui crament de l’énergie et bouffent du lithium, du cuivre et du cobalt: je revendique mon droit à la déconnexion! Vous n’avez jamais fait exprès d’oublier votre téléphone portable en partant en promenade avec votre grand-mère ou vos gamins? Franchement, essayez, ça change la vie! C’est l’assurance d’un moment privilégié, non virtuel, et dépourvu d’interférences. La garantie d’une véritable connexion entre êtres humains, sans impact environnemental.

Alors, non, je ne saurai jamais combien de kilomètres je parcours pendant mon jogging du samedi matin. Ni si je me suis améliorée par rapport à la fois d’avant. Quoique: j’ai mes repères. Lorsque je pars de chez moi au moment du passage de l’omnibus de Berne, je sais que le train de Fribourg passera vingt minutes plus tard sur le pont de Thielle, en même temps que moi si je tiens le rythme. Parfois, je franchis le canal avant le train, parce que je suis trop forte. Ou parce que le trafic ferroviaire était perturbé. Je ne le saurai jamais. Et c’est tant mieux!

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