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«Le Disneyland des cimetières», l’air du temps de Jérôme Bernhard

Découvrez la chronique "Air du temps" de Jérôme Bernhard.

23 oct. 2019, 05:30
AirDutemps-JeromeBernhard

Des rockeurs se tiennent près de leur idole. L’émotion est forte et des barrières Vauban couvertes d’autocollants empêchent tout débordement. Non loin de là, trône un arbre dont le tronc est emballé dans une couverture en roseaux, elle aussi décorée. On l’appelle la «tour de chewing-gums». A deux pas de la tombe de Jim Morrison, une jeune victime de l’attentat du Bataclan a trouvé le repos éternel. Quoique, des tickets de métro ont été posés sur sa sépulture – allez savoir pourquoi. Quelques allées plus loin, un Québécois parent de Jacques Plante, gardien de hockey mythique, vous interpelle devant la stèle de son homonyme, le parolier d’Aznavour. Puis, un passant vous demande si vous êtes tombé sur sa tombe.

Le chanteur des Doors et des dizaines d’autres pensionnaires célèbres attirent, bon an mal an, 3,5 millions de curieux au Père-Lachaise. Et l’été indien (Halloween?) agit comme un aimant. Les Parisiens l’affirment: la nécropole des people est magnifiée, et donc (trop) populaire à l’automne. Résultat: on y croise davantage de types étranges que de veuves éplorées.

«Vous connaissez Bécaud?» Celui qui vous pose cette question teintée de malice meurt d’envie de vous parler de sa coqueluche. De la mort, il en a d’ailleurs fait un commerce. Lui et une douzaine d’autres faux guides vous alpaguent pour vous offrir une rapide tournée des stars, contre une dizaine d’euros. 

Victime des pillards, terrain de sport pour vététistes, terrain de chasse pour les arnaqueurs, le Disneyland des cimetières a de quoi vous occuper deux bonnes heures. Suffisant pour se convaincre de ne pas y demeurer pour l’éternité.

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