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Le Covid, ses variants, ses déviants

Pour le bien de l’esprit, osons la cure de silence numérique, propose Eric Lecluyse, rédacteur en chef d’«ArcInfo».

04 août 2021, 05:30
Eric Lecluyse.

«Et maintenant le déviant Delta!»

Joli, ce lapsus entendu il y a quelques jours au café. Le variant, terme médical, laisse place au déviant, plus romanesque. Le déviant, c’est le méchant de l’histoire, le pervers, le psychopathe, l’horrible que rien n’arrête. Voici le virus personnifié, comme dans un mauvais thriller.

Notre langage est décidément contaminé par la crise sanitaire, au-delà des nouveaux mots qui se sont imposés à nous. C’est parfois inconscient, comme ici. Mais plus souvent à dessein.

Profitons de cet été pour cultiver une vertu dont parlent si rarement ces gens: la nuance

La liberté, la vérité, la responsabilité, la dictature… Sur les réseaux sociaux et dans les partis politiques, on s’improvise philosophe, on y va de sa (re)définition, on triture le français, on convoque les illustres anciens. Hélas, le propos est souvent aussi véhément qu’approximatif.

Alors, pour échapper un peu à ce bruit ambiant, profitons de cet été pour cultiver une vertu dont parlent si rarement ces gens: la nuance.

Mieux, pour le bien de l’esprit, osons la cure de silence numérique. Déconnectons-nous, coupons le smartphone aussi souvent que possible, battons la campagne, lisons des livres, discutons entre amis. Nos idées n’en seront que plus claires ensuite.

A l’ère de la 5G, cette proposition a évidemment quelque chose de déviant. Aux grands maux, les grands remèdes.

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