Je vous passe mes souvenirs de vieux combattant journalistique, mais depuis 32 ans que je traîne ma plume dans cette profession, je n’ai jamais vécu une situation comme aujourd’hui. J’ai beau m’intéresser de près à tout ce qui se dit autour de cette histoire de virus, j’ai beaucoup de peine à comprendre, je ne sais pas quoi penser des tenants et aboutissants de cette crise globalisée, je n’ai plus aucun avis sur la question, j’ai l’impression d’avoir le cerveau d’une huître asthmatique.
Déjà, si on replace le tout dans une perspective chronologique, j’ai du mal à saisir. La genèse? Un pangolin aurait transmis cette saleté à une chauve-souris, et ainsi de suite. On a déjà connu des rencontres improbables, mais là… Ensuite, il y a l’épidémie, sa transmission et son expansion. Désolé, je n’arrive pas à évaluer si c’est grave ou non, alors que je crois comprendre que la grande majorité des malades guérissent sans traitement particulier.
Je ne juge personne. Qui serais-je pour le faire? Comme je ne suis ni parano ni hypocondriaque, je n’ai peur de rien. Et je suis plutôt enclin à faire confiance aux autorités. Après avoir vu l’autre jour les efforts déployés par Alain Berset pour se montrer responsable, je n’ai pas de raison de douter.
Reste notre rôle à nous, journalistes, embarqués – un peu malgré nous, il faut l’avouer – dans un feuilleton dont nous ne maîtrisons pas les épisodes. Notre travail a ses limites. Mais pour l’heure, je n’ai pas mieux à vous proposer.