Pour vivre heureux, vivons dans le pré. Mythe ou réalité? De plus en plus de citadins déménagent à la campagne pour fuir les accélérations des autos et autres pétarades de motos en pleine nuit. Mais ce retour à la nature n’est pas toujours bien vécu. Sachez Mesdames, Messieurs, que le bruit est aussi dans le pré. Cloches et meuglements de vaches, grenouilles qui coassent, ânes qui braient…
Pourtant, même si veaux, vaches et cochons ont élu domicile à la campagne depuis belle lurette, nos amies les bêtes se retrouvent régulièrement sur le banc des accusés.
Le hic: on ne supporte plus rien. Certains font preuve d’une intolérance exacerbée et arborent un égocentrisme déplacé. En France, à Saint-Pierre-d’Oléron, le coq Maurice en a fait les frais. Son chant n’est pas au goût de ses voisins. Sa propriétaire a comparu début juillet devant le juge, qui rendra sa décision le 4 septembre.
C’était sans compter sur les défenseurs du gallinacé, devenu un symbole de la ruralité menacée. Pétition, vente de t-shirts avec l’inscription «Laisse-moi chanter». Un citoyen a même proposé de classer les bruits de la campagne au patrimoine national.
En Suisse aussi, des coqs cassent les oreilles du voisinage. Le mois dernier, la justice zurichoise a cloué le bec à un gallinacé qui lançait entre 14 et 44 cocoricos par heure. Résultat: il ne sortira plus du poulailler entre 22h et 8h, 9h le dimanche. Et la justice française, tordra-t-elle le cou à Maurice?