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«Le blues du globe-trotteur», l’air du temps de Lea Gloor

Les vacances en Suisse ne conviennent pas à tout le monde. Découvrez l’«Air du temps» de Lea Gloor.

15 août 2020, 05:30
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Les arômes de coriandre et de «nam pla» montent à ses narines. Il observe son pad thaï maison avec gourmandise. Cette fois c’est sûr, ce plat va l’emmener tout droit direction la Thaïlande. Ah les lumières de Bangkok, les eaux turquoise des îles Phi Phi…

Première bouchée, il ferme les yeux, prêt au décollage. Quelques secondes plus tard, il repose sa fourchette, déçu. Les saveurs y sont, mais manque l’essentiel, ce je-ne-sais-quoi qui change tout. Comme toujours ces derniers mois où son passeport est désespérément resté au fond d’un tiroir.

Il a pourtant tout essayé: du raï à en assourdir la moitié de son immeuble en souvenir de la douce frénésie d’Oran, de l’encens aux quatre coins de son 2 pièces pour le transformer en temple bouddhiste, des cours de tango pour rappeler à son corps les émois de Buenos Aires. Le bougre s’est même rendu au centre commercial, son sac sur le dos et ses godillots aux pieds, histoire de se remémorer son dernier trek dans la Cordillère des Andes. Mais aucun de ses stratagèmes ne parvient à le rasséréner, pas même sa séance de tai-chi quotidienne ou la cérémonie du thé qu’il accomplit chaque jour religieusement.

Oui, se dit-il en regardant la trace blanche érafler le ciel myosotis, ce qui manque à ses nouilles au poulet, c’est le goût du voyage.

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