Aussi sûrement que des poux sur un chien, les théories du complot accompagnent les catastrophes de notre monde. L’actuelle pandémie ne fait pas exception. Le coronavirus était à peine sorti du marché aux animaux sauvages de Wuhan que certains, sur la toile, affirmaient déjà a) que le virus avait volontairement été lâché dans la nature b) qu’il s’était échappé d’un laboratoire secret et/ou c) que la Chine tentait de la propager à Hong-Kong.
Bien sûr, il est toujours conseillé de pratiquer ce que les journalistes appellent «le doute raisonnable», histoire d’éviter de gober n’importe quoi. Raisonnable, donc, le doute. C’est-à-dire que quand des extraterrestres islamo-gauchistes surgissent dans une théorie, il faut peut-être s’en méfier. Ce qu’illustre à merveille un petit dialogue humoristique vu sur les réseaux sociaux: «Vos sources sont-elles fiables?», demande un premier personnage. Son interlocuteur répond: «Je puis vous assurer que tous mes chiffres proviennent de sources et études non-officielles, menées par des experts autoproclamés issus d’instituts aux origines obscures et collectées suite à une minutieuse recherche de 15 minutes sur internet.» Le premier approuve: «Ça me rassure, car je me méfie des médias traditionnels.»
Dans le cas du Covid-19, l’explication la plus convaincante sur l’origine non-humaine du coronavirus est fournie par le virologue Olivier Schwartz, interrogé par France Culture: «En laboratoire on peut faire des essais, mais on ne fera jamais aussi bien que la nature.» Ça a le mérite d’être clair.