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«La ruelle des maux», l’air du temps d’Anouchka Wittwer

Votre voisinage vous enquiquine parfois? Relativisez…

06 nov. 2019, 05:30
AirDutemps-AnouchkaWittwer

Dis-moi où tu habites, je te dirai qui tu hais. En ville? Les loubards qui pissent sur les pas-de-porte, certainement. Au bord des rails? Même plus possible d’écouter «Cargo» d’Axel Bauer sans frémir, saleté de trains de marchandises. A la campagne? Les voisins qui laissent leur chien crotter dans vos géraniums et leurs enfants creuser des trous dans votre jardin, à moins que ça ne soit l’inverse.

Vous allez relativiser. Vous voyez la jolie petite maison en haut de la ruelle Vaucher, à Neuchâtel, attenante aux escaliers? Je connais le couple qui y habite, et je crois qu’ils ont touché le jackpot des emmerdements. Là, le monde se divise en deux catégories: ceux qui se croient tout seuls, et ceux qui voient et entendent TOUT.

Car les murs sont fins comme du papier de toilette, celui que n’utilisent pas les crados qui se soulagent dans les escaliers de jour comme de nuit, face à la fenêtre de la cuisine. Le même endroit où, une fois, quelqu’un s’est brossé les dents. Le même, encore, où les ados s’improvisent souvent des soirées techno-rap (espérons qu’entre-temps, ça ait séché). Ils feraient presque concurrence aux soirées salsa du bar d’à côté…

Ajoutez encore les ruptures lycéennes et les hommes d’affaires qui font leur séance dans la ruelle, la classe des Suisses alémaniques qui s’assied dans la cour pour dessiner leur joli balcon, et les hordes d’ultras de Sion ou Zurich qui mettent un joyeux boxon à chacun de leur passage. Avec une telle comédie humaine qui joue un ballet dantesque tous les jours, c’est presque un acte de résistance que d’habiter là. D‘ailleurs, à votre prochain passage, pensez à eux: je crois qu’ils préfèrent nettement «4:33» de John Cage que «Despacito».

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