«Connaissez-vous beaucoup de professionnels qui signent leur travail?» Il y a quelques années, sur les bancs de l’Académie du journalisme et des médias de Neuchâtel, Edwy Plenel nous avait prévenus. Journaliste, c’est un métier qui expose celui qui l’embrasse. Et le fondateur de «Mediapart» savait de quoi il parlait.
Si les lecteurs saluent parfois nos articles, ils se montrent généralement critiques. Il faut avouer que nous commettons des erreurs et que les remarques sont alors méritées. Mais certains se complaisent dans l’exagération, allant jusqu’à nous réprimander pour le simple plaisir de nous en envoyer plein la figure. Pourquoi? Nous n’avons pas parlé de leur village, de leurs petits-enfants ou de leurs problèmes.
Ceux-là ne sont pas les pires. Il nous arrive de recevoir des mails ou des messages insultants, sans fondement, sans raison et souvent sans signature. Certains font au moins preuve de courage et de respect en apposant leur nom. Le dernier en date a utilisé des tournures de phrase assassines et cherché à montrer sa supériorité de langage. La forme était si guindée que nous n’avons pas compris le fond.
N’allez pas croire que les journalistes ne supportent pas les critiques (constructives). C’est une condition absolue pour choisir ce métier et l’exercer au plus près de sa conscience, loin de toute complaisance. Tout comme le fait de ne pas se laisser marcher dessus.