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«La cohorte des arnaqués», l’air du temps de Bérénice L’Épée

Découvrez la chronique «Air du temps» de Bérénice L’Épée.

30 janv. 2020, 05:30
AirDutemps-BéréniceL'Epée

Ça y est, je fais partie de la cohorte des arnaqués du web. Mon orgueil en prend un sacré coup, mais il faut dire que je baissais les armes depuis un petit moment: je suis sur Facebook depuis septembre dernier. J’ai pourtant longtemps refusé d’en être, malgré le fait que Mark Zuckerberg soit mon contemporain. L’usure, que voulez-vous?

Mais voilà, je voulais offrir un billet de concert à une personne qui m’est très chère, sauf que… le concert était complet. Une connerie ne vient jamais seule, qu’on se le tienne pour dit.

Sur la page Facebook du concert, je tombe sur David Hawton*, profil familial, qui remet ses deux sésames. Après quelques échanges par Messenger, initiés par mon désespoir, nous convenons d’un paiement Paypal. Je n’ai pas de compte Paypal, j’en crée un pour l’occasion. C’est vrai que c’est «très simple et sécurisé» comme me l’affirme ce brave David, sans faute d’orthographe. Je vire la somme de 50€ à l’adresse kengi@yahoo.com*. Le fait que l’adresse mail et le nom soient différents tilte dans un vide cérébral. Il me dit alors qu’il m’envoie les billets.

Bien sûr, je les attends toujours. Bien sûr, j’ai supprimé ma carte du compte Paypal. Bien sûr, j’ai fermé ce dernier qui aura vécu deux heures et trois minutes. Bien sûr que j’ai même bloqué ma carte de crédit. David Hawton s’appelle Kesiah Mwungi* sur Paypal, mais on ne l’apprend qu’après.

Outre ma stupidité prodigieuse, ce qui me scandalise le plus, c’est la commission que Paypal a prise au passage. Enrichir les pauvres, c’est le meilleur que je puisse espérer. Mais pas les milliardaires, bordel!

*noms et adresses d’emprunt

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