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«La boutique des horreurs», l’air du temps d’Anouchka Wittwer

Savez-vous combien de féminicides ont été commis en neuf ans en Suisse? Beaucoup trop… Découvrez l'«Air du temps» d’Anouchka Wittwer.

25 nov. 2020, 05:30
AirDutemps-AnouchkaWittwer

Désarticulé par la force du coup, son corps s’effondre sur le chemin de forêt. 133. Deux mains s’acharnent sur sa gorge jusqu’à en extraire le dernier souffle. 134. Le ciel azuré s’offre une ultime fois à sa vue, avant que sa chute ne se termine sur le béton cinq étages plus bas. 135.

Cent trente-cinq. Soit les femmes qui ont perdu la vie sous l’assaut d’un homme en Suisse entre 2009 et 2018, d’après une étude de l’Office fédéral de la statistique. Que les offensés à barbe baissent leur doigt réprobateur. Oui, les hommes sont parfois victimes, très exactement 8,5 fois moins sur la même période. Rasseyez-vous.

L’ONU a proclamé le 25 novembre Journée internationale pour l’élimination de la violence à l’égard des femmes. Et les féminicides n’en sont que la macabre pointe de l’iceberg. Violences sexuelles et psychologiques, harcèlement, mariages forcés, mutilations… La petite boutique des horreurs a du stock à revendre.

L’anthropologue Françoise Héritier le disait: «L’Homme est la seule espèce où les mâles tuent les femelles». Enquêtes et statistiques ont démontré qu’une majorité des cas de féminicides sont commis par jalousie ou après une rupture.

Les méfaits de nos sociétés patriarcales et judéo-chrétiennes, grandes fabriques d’inégalités de genre qui renforcent l’hégémonie de la domination masculine, poursuivent les femmes jusque dans l’au-delà.

Arrêtons-nous sur ce qui s’est passé samedi dernier: le Français Jonathann Daval, qui avait assassiné son ex-conjointe en 2017, a pris 25 ans de réclusion. La notion de «crime passionnel» n’aura pas attiré la clémence des juges comme pour Bertrand Cantat en 2004 et de nombreux autres amants à l’amour-propre trop acéré. C’est un début.

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