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«L’écume des jours», l’air du temps de Thierry Brandt

Dans son «Air du temps», au-delà de l’écume des jours, Thierry Brandt «plaide pour une culture de l’histoire et de la mémoire».

19 janv. 2021, 05:30
AirDutemps-ThierryBrandt

Trier le vrai du faux, le bobard du fait réel, mettre en perspective, relativiser, adopter une distance critique… C’est en principe notre boulot à nous, journalistes, aujourd’hui débordés par le maelström d’informations diffusées par des canaux dont nous avons perdu le contrôle. Nous voilà tous tombés de notre piédestal, à constater, sidérés, que les petits chats qui grimpent aux rideaux, les élucubrations des platistes, du bouffon orange et des complotistes ont la même valeur que la guerre civile en Syrie ou une certaine pandémie.

Au-delà de l’écume des jours, je plaide pour une culture de l’histoire et de la mémoire. J’ai lu récemment «La disparition de Josef Mengele», l’ouvrage d’Olivier Guez (prix Renaudot 2017), qui revient sur la fuite en Amérique du Sud du médecin dévoyé d’Auschwitz. En l’occurrence, c’est sur la conclusion de ce livre que j’aimerais insister.

Mengele, souligne-t-il, c’est «l’histoire d’un homme sans scrupules à l’âme verrouillée, que percute une idéologie venimeuse et mortifère dans une société bouleversée par l’irruption de la modernité». Celle-ci n’a «aucune difficulté à séduire le jeune médecin ambitieux, à abuser de ses penchants médiocres, la vanité, la jalousie, l’argent, jusqu’à l’inciter à commettre des crimes abjects et à les justifier.»

«Toutes les deux ou trois générations, lorsque la mémoire s’étiole et que les derniers témoins des massacres précédents disparaissent, la raison s’éclipse et les hommes reviennent propager le mal», écrit-il. Olivier Guez appelle chacun de nous à la méfiance. Méfiance, car l’homme, rappelle-t-il, est une «créature malléable».

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