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«J’aime ce coq», l’air du temps de Claire-Lise Droz

Découvrez la chronique «Air du temps» de Claire-Lise Droz.

07 déc. 2020, 05:30
AirDutemps-Claire-LiseDroz

Des coqs, j’en ai connu beaucoup mais celui-là, il tient vraiment bien le coup: c’est le coq du village ou plutôt celui de mon quartier. Il habite non loin de chez moi, mais je n’ai pas encore repéré sa maison; j’ignore donc si c’est un coq blanc ou un coq coloré.

Mais  c’est un Chantecler, ça c’est sûr. Dès potron-minet, il chante, il s’égosille et continue de la sorte toute la matinée. C’est la première présence que j’entends dans le grand silence du petit matin. Avant les premières voitures, avant le premier chien; et bien avant les cris et les rires des pioupious du collège de la Charrière.

C’est une petite âme qui me tient compagnie, qui signale vigoureusement que «cocorico, je suis là! Oui, il y a quelqu’un!» Ça me fait chaud au cœur.

Vraiment, les coqs, je les aime bien, ces emblèmes de la campagne, des défuntes basses-cours et des tas de fumier. D’autant qu’ils passent maintenant de sales quarts d’heure.

J’en ai connu un, cité au tribunal de police pour cause de cocoricos en pleine nuit. Mais ce n’était pas sa faute: une enseigne lumineuse, en face de chez lui, lui détraquait son horloge interne.

Les coqs sont dépréciés de plus en plus, grâce à ces rats des villes qui veulent jouer aux rats des champs; mais dans le calme on vous prie. Donc, plus de cocoricos, de cloches des vaches ou cloches d’église, plus de crôa crôa des batraciens… Les tondeuses à gazon ne sont pas prises en compte!

Fi les cornes à ces mauvais coucheurs; et vive les coqs dans tous leurs états, y compris avec de la sauce au vin. Mais mon coq voisin, j’espère qu’il m’enchantera encore longtemps et qu’il mourra de sa belle mort.

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