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«Irrésistibles migrations», l’air du temps de François Nussbaum

Découvrez la chronique «Air du temps» de François Nussbaum.

27 févr. 2020, 05:30
AirDutemps-FrancoisNussbaum

Marrants, ces braves Suisses enracinés dans leur terre d’Emmental qui se découvrent des ascendances suédoises, espagnoles ou turques. Le Musée d’histoire de Berne donne l’exemple de quelques cas qui se sont prêtés à une analyse génético-généalogique. Dans le but de montrer que la migration (thème de l’expo) est une constante de l’humanité – dont le berceau, faut-il le rappeler, est africain.

Pourtant ces mouvements migratoires se sont heurtés, de manière tout aussi constante, à des résistances, des peurs de perte d’identité, jusqu’à des théories raciales. On a évidemment en tête les horreurs commises au nom de la supériorité de la race aryenne. Des extrémistes y reviennent, mais de plus «modérés» assurent que «le multiculturalisme, ça ne marche pas», alors qu’il est là, qu’on le veuille ou non.

Vers 1960, Jacques Soustelle défendait l’Algérie française en avançant que, si on en chassait les Français sous prétexte qu’ils ne sont pas chez eux, il faudrait en faire de même des Arabes qui se sont imposés en 680 aux vrais autochtones, kabyles et berbères. Soustelle étant entré à l’Ecole normale supérieure à 17 ans, il était forcément le plus intelligent de France, donc du monde…

En bon ethnologue, Soustelle savait bien jusqu’où irait cette «priorité à l’indigène» si on l’appliquait à la France. Les Gaulois, peuple celte romanisé, n’ont-ils pas été envahis au 5e siècle par une peuplade germanique barbare appelée Franken? Ils sont toujours en Gaule – mais pas en Algérie. En revanche, beaucoup d’Algériens sont venus en France. Les migrations sont souvent imprévisibles, mais irrésistibles.

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